Pour storyboarder, j'ai toujours le script écrit tout entier en 1er lieu. La plupart du temps, je le "pré découpe" en fait, je l'imprime, le lit, et fait des accolades pour déterminer grossièrement qu'est ce que je vais mettre dans chaque planche. Ensuite, lors du story boardage, j'essaye de m'y tenir, même si lorsque je considère qu'il faut en mettre plus ou moins, je déborde un peu.
J'ai tendance à visualiser la scène sous forme d'animé avant de la coucher sur le papier. Globalement, je me tiens surtout à des règles de base tel que "Situer l'action au début avec un décor" et "Mettre du suspense en bas de page". Pas forcement un suspense de ouf, mais une question, un petit quelque chose qui donne envie de tourner la page.
Ensuite, bah je visualise toujours en fait un peu les mises en page avant de la coucher sur papier, à force j'ai mes recettes. Au tout début, ce que je faisais pour apprendre la mise en page, je recopiais des passages de manga dont la mise en page me plaisait, en faisant des bonhomme baton avec des A, B etc sur leur tête, pour étudier le fonctionnement, du style "Hum, ça zoom sur le perso, puis grande case", etc.
Pour les bulles de texte, sur mon script la aussi je marque "A, B, C" à coté des répliques, et je remets ça dans les bulles de mon story board pour m'y retrouver.
Pour les plan de vue, tu n'es pas obligé de placer ta camera dans des endroits incroyablement farfelus. Comme le dit Saint McCloud, tu peux te contenter de point de vue "classique" en pensant à varier gros plan, plan américains, plan d'ensemble, etc. Personnellement, je privilégie la lisibilité et la clarté au reste.
Bon, un exemple en image :
Script : (La scène se déroule alors que le héros vient de se présenter à sa nouvelle classe, les autres élèves se moquent de lui parce qu'il begaie)
Le prof - Mr Hudelson, allez vous assoir, et essayez d'avoir un peu plus d'assurance à l'avenir.
Nathan est gêné et va s'assoir
(Camille, je vais faire un effort. Mais je sens que ça va être difficile)
On voit Kyril qui le regarde.
Ellipse. C'est la nuit, nathan écrit une lettre à son bureau.
(Encore heureux, nous ne sommes pas dans des dortoirs, mais dans des chambres doubles plutôt jolies. Le colocataire qui va avec par contre...)
Nathan jette un coup d'œil à Kyril qui dort. Flashback sur leur rencontre :
Kyril : Autre chose à savoir à part que t'a une allure de fille et que tu sais pas aligner 2 mots ?
Story board :Planches : J'ai choisit de mettre le "silence" sur le prof, car quand il cri, les regards se portent certainement sur lui. Mais ensuite, j'ai mis la camera sur Nathan car les regards se portent certainement sur lui, et parce qu'il est interessant de voir sa réaction aux propos du prof.
Ensuite, par une sorte de pudeur je l'ai montré de dos, notamment pour le montrer seul face à la classe qui se moque.
J'aurai put le faire s'assoir avec kyril qui le regarde en une seule case, mais j'ai choisit de le faire en 2 cases pour décomposer l'action et la ralentir : Nathan s'assoit lentement, il est gêné, et kyril le regarde.
La vue sur la fenêtre avec la lune permet de jouer le rôle d'ellipse et de re situer l'action autant temporellement que géographiquement. On voit ensuite Nathan à son bureau, on comprend qu'il est dans sa chambre. Il regarde vers le fenêtre, c'est comme si la 1ere case avait été la vision de Nathan.
L'élargissement du point de vue, ensuite, permet de bien situer l'action et de coller aux propos de Nathan qui décrit sa chambre. J'ai ensuite re zoomé sur son regard pour appuyer le fait qu'il regarde son colocataire.
La vision du lit correspond à la vision de nathan. Ensuite, un petit effet graphique pour simuler le mode "souvenir" et je commence directement sur la réplique un peu "clash" de Kyril qui donne envie de tourner la page.
Voila, j'éspère que cet exemple t'aura permis de comprendre certains trucs que j'ai essayé d'expliquer à l'écrit. Après, chacun à sa manière de faire la mise en page, et le même script aurait put être interprété de manières très différentes par d'autres.